dimanche 6 décembre 2009

Mi gato quiere ser poeta de Mario Meléndez

Mi gato quiere ser poeta
y para ello
revisa todos los días mis originales
y los libros que tengo en casa
Él cree que no me doy cuenta
es demasiado orgulloso
para dejar que le ayude
Lleva consigo unos borradores
en los que anota con cuidado
cada cosa que hago y que digo
Ayer no más, en uno de mis recitales
apareció de incógnito entre la gente
vestía camisa a cuadros
y mis viejos zapatos rojos
que no veía hace tiempo
Al terminar la función
se acercó con mi libro en la mano
quería que lo autografiara
y para ello me dio un nombre falso
un tal Silvestre Gatica
Yo le reconocí de inmediato
por sus grandes bigotes y su cola peluda
pero no dije nada
y preferí seguirle la corriente
Luego me deslizó bajo el brazo
uno de sus manuscritos
“Léalos cuando pueda, Maestro” me dijo
y se despidió entre elogios y parabienes

Y sucedió que anoche
y como no lograba dormir
levanté con desgano aquel obsequio
para darle una mirada
Era un poema de amor
un hermoso poema de amor
dedicado a Susana
la gatita siamés
que vivía a los pies del sitio
Parecía un texto perfecto
tenía fuerza y ritmo e imaginación
y todos los elementos necesarios
para decir que era un gran poema
y sin duda era un gran poema
un poema como pocas veces había leído
Entonces me entró la rabia
y la envidia y la cólera
y me pilló la madrugada
con el texto entre las manos
sin atreverme a romperlo
o a hacerle correcciones
Que Dios me perdone por esto
pero no veo otra salida
mañana echaré mi gato a la calle
y publicaré el poema bajo mi nombre

jeudi 3 décembre 2009

PROMENADE À SEIZE ANS, Guy de Maupassant

PROMENADE À SEIZE ANS


La terre souriait au ciel bleu. L'herbe verte
De gouttes de rosée était encore couverte.
Tout chantait par le monde ainsi que dans mon coeur.
Caché dans un buisson, quelque merle moqueur
Sifflait. Me raillait-il ? Moi, je n'y songeais guère.
Nos parents querellaient, car ils étaient en guerre
Du matin jusqu'au soir, je ne sais plus pourquoi.
Elle cueillait des fleurs, et marchait près de moi.
Je gravis une pente et m'assis sur la mousse
A ses pieds. Devant nous une colline rousse
Fuyait sous le soleil jusques à l'horizon.
Elle dit : "Voyez donc ce mont, et ce gazon
Jauni, cette ravine au voyageur rebelle !"
Pour moi je ne vis rien, sinon qu'elle était belle.
Alors elle chanta. Combien j'aimais sa voix !
Il fallut revenir et traverser le bois.
Un jeune orme tombé barrait toute la route ;
J'accourus ; je le tins en l'air comme une voûte
Et, le front couronné du dôme verdoyant,
La belle enfant passa sous l'arbre en souriant.
Émus de nous sentir côte à côte, et timides,
Nous regardions nos pieds et les herbes humides.
Les champs autour de nous étaient silencieux.
Parfois, sans me parler, elle levait les yeux ;
Alors il me semblait (je me trompe peut-être)
Que dans nos jeunes coeurs nos regards faisaient naître
Beaucoup d'autres pensées, et qu'ils causaient tout bas
Bien mieux que nous, disant ce que nous n'osions pas.

samedi 14 novembre 2009

Les 400 coups, Truffaut

Vous avez sûrement entendu parler du film Les 400 coups de Truffaut ! Le film qui retrace la vie d'un petit dénommé Antoine Doinel. Ce dernier traverse une période difficile de sa vie (problèmes familiaux, échecs scolaires) ; malmené par un professeur et accumulant les soucis, il fera dans un premier temps l'école buissonnière avec un de ses camarades pour aller au cinéma puis dans un deuxième temps, il organisera une fugue pour échapper à ce monde qui n'a pas su le comprendre.
Ce que j'aimerais vous montrer aujourd'hui c'est cette scène, qui n'est pas sans intérêt pour vous qui vous destinez au métier d'enseignant, où le professeur d'anglais interroge un élève et tente vainement de corriger son erreur liée à la phonétique ; lassé, il lui demandera d'aller s'asseoir en bégayant d'une façon que les mots ne sauraient décrire ; tout ce que je sais c'est que ce bégaiement avait fait rire jadis beaucoup de mâchoires. C'est pour cette raison que je vous ai joint la courte vidéo ci-après :


jeudi 12 novembre 2009

La chanson de Prévert par Serge Gainsbourg

Salut les LFA (et les autres aussi),

Pour inaugurer mon blog, j'ai choisi de vous faire partager une chanson que j'apprécie tout particulièrement. Celle-ci s'intitule La chanson de Prévert et est chantée par Serge Gainsbourg.
Certains d'entre vous se demandent peut-être ce que vient faire la chanson dans un blog censé parler de littérature... et bien, je répondrais de deux façons la première est que après tout c'est mon blog et donc, jusqu'à preuve du contraire je fais ce que je veux ^^ ; la seconde serait que la chanson est, selon moi, avant tout de la poésie.
Viendrait ensuite une autre question, pourquoi cette chanson ? et là, je dirais "je ne sais pas, c'est peut-être à cause de la saison dans laquelle nous sommes ou encore parce que cette chanson est, pour moi, nostalgique.



Autour du titre
La chanson de Prévert fait référence à un poème chanté de Jacques Prévert et dont la mélodie a été composée par Kosma "qu'elle est de Prévert et Kosma". Celui-ci s'intitule Les feuilles mortes et Serge Gainsbourg y fait clairement allusion dès le premier couplet "cette chanson, les feuilles mortes/te rappelles à mon souvenir". Ainsi, il faut prendre ce titre et de surcroît cette chanson comme un hommage à Prévert (et il n'est pas le seul à lui avoir rendu hommage ; par exemple, Edith Piaf lui a aussi rendu hommage par sa célèbre chanson Autumn leaves, chantée en anglais en plus !).

De quoi ça parle ?
Si vous voulez une réponse courte et précise alors je dirais d'amour ^^. Autrement, cette chanson parle d'un moment redouté dans une relation amoureuse : la rupture (tout comme dans Les feuilles mortes). Celle-ci peut-être voulue, ou non-voulue (ex : disparition). Sur cette question, Gainsbourg a choisi de préserver le mystère.

Cela dit, vous pouvez vous demander si cette chanson n'a pas d'autre rôle que celui de rendre hommage au poète ? quelle différence y a-t-il avec celle de Prévert ?

Dans sa chanson, Prévert évoque un homme qui se remémore l'amour qu'il partageait avec sa bien-aimée et les regrets qui en découlèrent "les feuilles mortes se ramassent à la pelle/ les souvenirs et les regrets aussi". Il est aussi fait mention d'une chanson que cette femme lui chantait "Tu vois, je n'ai pas oublié / La chanson que tu me chantais". On comprend par ailleurs, à travers les deux derniers hémistiches, que cet amour est passionnel et il durera à jamais "Et la chanson que tu chantais/Toujours, toujours je l'entendrai!"

Chez Gainsbourg, il est aussi question d'un homme qui aime une femme et ne parvient, dans un premier temps, pas à l'oublier "car chaque fois Les Feuilles mortes/te rappelle à mon souvenir" (il s'agit bien sûr d'une chanson, celle de Prévert). Seulement, cet homme souffrant de la rupture s'en va à la recherche d'une issue favorable qui lui permettra de se défaire de cette douleur qui le hante. C'est alors qu'il s'interroge et dit "peut-on jamais savoir par où commence/et quand finit l’indifférence". Et c'est là où il comprend que "passe l'automne vienne l'hiver" et qu'à cela il n'est rien à faire. Cette succession de questions le mène à la conclusion que "cette chanson Les Feuilles mortes/s’efface de mon souvenir" et enfin que "et ce jour-là mes amours mortes/
en auront fini de mourir".

Ainsi chez Prévert, l'amour est, à l'instar d'une gravure faite sur pierre, quelque chose qui ne s'oublie jamais. Tandis que chez Gainsbourg, l'homme pense, dans un premier temps, qu'il est inoubliable puis il surpasse cette idée dans un deuxième temps.


La chanson de Prévert par Serge Gainsbourg

Oh je voudrais tant que tu te souviennes
Cette chanson était la tienne
C’était ta préférée je crois
Qu’elle est de Prévert et Kosma
Et chaque fois Les Feuilles mortes
Te rappelle à mon souvenir
Jour après jour les amours mortes
N’en finissent pas de mourir

Avec d’autres bien sûr je m’abandonne
Mais leur chanson est monotone
Et peu à peu je m’indiffère
À cela il n’est rien à faire
Car chaque fois Les Feuilles mortes
Te rappelle à mon souvenir
Jour après jour les amours mortes
N’en finissent pas de mourir

Peut-on jamais savoir par où commence
Et quand finit l’indifférence
Passe l’automne vienne l’hiver
Et que la chanson de Prévert
Cette chanson Les Feuilles mortes
S’efface de mon souvenir
Et ce jour-là mes amours mortes
En auront fini de mourir

Et ce jour-là mes amour mortes
En auront fini de mourir



Voici, pour les plus passionnés, la chanson des Feuilles mortes interprétée par Yves Montand

LES FEUILLES MORTES
paroles: Jacques Prévert
musique: Joseph Kosma


Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.

REFRAIN:
C'est une chanson qui nous ressemble
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais
Toujours, toujours je l'entendrai!

REFRAIN